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Si vous aimez les légendes, cultes et rites ancestraux, faites une pause au Menez Lokorn à Locronan. La « montagne de Locronan » est haute de 285 mètres et elle attire également les cyclistes en manque de pentes dans le Massif armoricain ! Le Menez Lokorn a été classé parmi les sites du Finistère en 2007. Il s’agit d’un sanctuaire naturel, aujourd’hui dédié aux cérémonies catholiques, largement influencées par les traditions celtiques.
Sur le flanc du Menez Lokorn à Locronan se trouve un mégalithe chargé d’histoire : la chaise de saint Ronan (kador sant Ronan). Il s’agit d’un bloc de granite de 13 mètres de circonférence et 1,5 mètre de hauteur.
La légende raconte qu’il s’agirait des restes de l’embarcation que Ronan a utilisée pour venir évangéliser l’Armorique depuis l’Irlande. C’est ce qui lui doit son autre nom : le bateau de saint Ronan (bag sant Ronan). Locronan signifie d’ailleurs « lieu consacré à saint Ronan ». Et ce serait Ronan lui-même qui aurait également donné au monument le nom de « jument de pierre » (Ar gazeg ven).
Après son arrivée, le saint a gardé l’habitude de s’y asseoir pour contempler le panorama sur la baie de Douarnenez, le cap de la Chèvre, la presqu’île de Crozon, les monts d’Arrée et le Menez Hom. N’hésitez pas à profiter vous aussi de ce point de vue exceptionnel !
Selon certaines sources, le mégalithe pourrait être un reste de phallus géant, associé à un culte de la fécondité, à l’époque de l’âge du fer. Il aurait été brisé en 3 morceaux, les deux autres ayant été utilisés comme matériaux de construction.
Les femmes souffrant de problèmes de fertilité venaient se frotter le ventre à la pierre, s’y asseoir, en faire le tour ou se coucher dessus pendant 3 nuits consécutives.
La chaise de saint Ronan au Menez Lokorn n’est pas indiquée sur les parcours touristiques. Les riverains tentent d’en rendre l’accès impraticable, afin de conserver la dimension sacrée du site. Pour la même raison, la population est réticente à une inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le chemin est cependant entretenu par le passage de nombreux visiteurs qui arrivent à l’emprunter.
Le meilleur moyen d’accéder à la chaise de saint Ronan est de participer à la troménie de Locronan. Il s’agit d’un type de pardon (pèlerinage traditionnel breton) dont le long tracé est circulaire. Celle de Locronan est la plus connue et parcourt en partie le Menez Lokorn.
La petite troménie, sur un circuit de 6 km, est organisée tous les ans le 2e dimanche de juillet. La grande troménie de 12 km a lieu entre le 2e et le 3e dimanche de juillet, tous les 6 ans.
La procession suivrait le chemin pénitentiel emprunté par saint Ronan tous les dimanches. Mais la théorie de la christianisation d’un culte celtique est la plus communément admise. Le parcours forme une sorte de carré et ses 12 stations illustrent des moments du calendrier celtique. Les tronçons correspondants représentent les mois lunaires.
La chaise de saint Ronan se trouve sur le circuit. Le chemin pour y arriver est officiellement débroussaillé pour l’occasion. La procession passe par le mégalithe après la dernière station, sur le trajet du retour.
La troménie de Locronan s’arrête également à la chapelle Ar Zonj (« chapelle du souvenir »), qui est la 10e station du parcours. Contrairement à la chaise de saint Ronan, vous pouvez y accéder facilement, même en dehors des cérémonies religieuses.
Cette chapelle, dédiée au saint, se trouve au sommet du Menez Lokorn, sur le Pla sar c’horn (« lieu de la corne »), l’endroit où la corne de bœuf de Ronan se serait brisée.
À cet endroit, une chaire à prêcher a d’abord été construite en 1887, puis l’église, inaugurée en 1912. En 1977, elle a été détruite et remplacée par une bâtisse plus petite, avec moins de prise au vent et à la foudre. Profitez de votre visite dans ce lieu calme et paisible pour admirer les vitraux de Bazaine qui ornent la chapelle.
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