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Lors de votre séjour dans le Finistère sud, ne manquez pas de visiter le château de Kériolet à Concarneau ! Il se trouve seulement à 5 minutes de la ville close et il s’agit d’un monument atypique qui vaut le détour !
Le château date du Moyen-Âge et n’était alors qu’un manoir. C’est au XIXe siècle qu’il est remanié par la princesse impériale russe Zénaïde Narischkine Youssoupoff, tante du tsar Nicolas II.
Elle était tombée amoureuse du roturier Charles de Chauveau, qui avait 30 ans de moins qu’elle. Le tsar Alexandre II consent au mariage, mais la princesse doit s’exiler. Elle achète alors à son mari 2 titres de noblesse (comte de Chauveau, puis marquis de Serres), afin qu’il puisse accéder au poste de conseiller général à Concarneau.
Pour cela, il devait également résider sur place et c’est en 1861 qu’il fait l’acquisition du château de Kériolet. La princesse transforme alors le château et lui donne un style néo-gothique qui ne passe pas inaperçu. Amoureuse de la région, elle multiplie les symboles traditionnels bretons, qu’elle associe avec des fleurs de lys et des étoiles russes.
Lorsque le comte décède en 1882, il lègue le château à sa sœur. La princesse lui rachète pour en faire don au département, avec toutes ses collections, à condition que tout soit laissé en l’état.
Dans les années 50, Félix Youssoupoff, arrière-petit-fils de la princesse et assassin de Raspoutine, intente un procès en restitution pour non-respect des dispositions testamentaires de Zénaïde. Il gagne en 1956 mais finit par disperser les collections, morceler le domaine et convaincre la ville de lui racheter l’ensemble.
Le château de Kériolet de Concarneau est alors inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1984, pour ses toitures et ses façades, ainsi que la cheminée et les vitraux de la salle des gardes. Il est racheté par Christophe Lévèque, qui le restaure à partir de 1988 et l’ouvre à nouveau au public.
C’est pourquoi, le destin mouvementé du château lui vaut sa devise : « Toujours et quand même ».
Au milieu de son parc boisé, le château de Kériolet est riche en anecdotes. La princesse a multiplié les références aux plus beaux sites français : le château de Blois avec la statue équestre de Louis XII sur la façade, le château de Rustéphan avec la tourelle-escalier et le prieuré de Locamand avec le portail d’entrée.
Dans le parc, vous pouvez admirer plusieurs statues : une copie de la Velléda d’Hippolyte Maindron exposée au Louvre, Vercingétorix, Charles VIII, et Anne de Bretagne, bien sûr, tant appréciée de Zénaïde.
La cour intérieure est un assemblage de styles architecturaux : médiéval, renaissance et néo-gothique. Ils sont représentatifs du caractère fantasque de la princesse.
Le salon était la pièce préférée de Zénaïde. Exposée au sud, elle abritait ses plus belles collections : tapisseries, porcelaines de Chine, faïences…
La cuisine du château de Kériolet de Concarneau, quant à elle, a été épargnée lors des pillages. Vous pouvez y admirer les faïences de Desvres qui couvrent les murs et dont chaque carreau a été peint à la main.
Aussi, la crypte était employée pour le chauffage par le sol, un procédé très innovant pour l’époque !
Enfin, la salle des gardes de 120 m2 est encore utilisée aujourd’hui pour les réceptions. Sa cheminée en pierre de Kersanton, granit volcanique au grain particulièrement fin, a été classée au titre des monuments historiques.
Le château est ouvert au public pour des visites guidées de juin à septembre et lors des journées européennes du patrimoine. Petite astuce : gagnez du temps et réservez en ligne !
Hors saison, le château de Kériolet est également accessible sur réservation et pour des événements extraordinaires comme le marché de Noël ou le festival de musique électronique « Spring », qui y a été organisé pendant plusieurs années.
Vous pouvez aussi profiter des vitraux et boiseries de la salle des gardes pour des réceptions privées : mariages et séminaires par exemple. Elle donne directement sur le parc et peut accueillir jusqu’à 130 personnes assises.
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